Culture et rencontres entre moutons et camions : Du 30 mai au 8 juin (Wellington > New Plymouth)

Culture et rencontres entre moutons et camions : Du 30 mai au 8 juin (Wellington > New Plymouth)

14 juin 2020 1 Par L'Envol à Vélo

Wellington est la capitale de la Nouvelle-Zélande, bien que ce n’en soit pas la plus grande ville (auckland). Notre arrivée de nuit en ferry nous fait un drôle d’effet devant tous ces bâtiments! Cela faisait bien longtemps maintenant que nous n’avions pas mis les pieds dans une grande ville!

Nous sommes surpris car elle dénote des autres villes néo zélandaises que nous avons croisés sur la route, qui semblent toute neuves et qui se ressemblent globalement. Le centre ville est constitué d’immeubles qui pour certains semblent même anciens ! Le fait de pouvoir distinguer plusieurs époques de constructions au sein de la ville nous fait du bien, à nous, petits européens, habitués à avoir des « centres villes historiques ». Notre hôtel en lui même nous donne le sentiment d’être replongé dans les années 30, avec un ascenseur et des décorations plus tous récents mais qui donnent un charme.


Ville entre mer et montagne




Un peu de culture pour commencer : Musée te papa


Notre passage à Wellington est aussi l’occasion de visiter le musée national Néo-Zélandais. Nous sommes toujours en niveau 2 concernant le corona virus, certaines dispositions sont donc à suivre. Nous nous enregistrons à l’entrée, tous les ateliers interactifs pour les enfants (sans limite d’âge…) sont éteints et certaines expositions fermées.

Nous y avons traversé des expositions d’art contemporain et une exposition photographique de présentation du tatouage traditionnel Maori. Vous pouvez, vous aussi écouter certains témoignages de maoris sur la signification de leur « tatau » sur ce lien: https://www.tepapa.govt.nz/discover-collections/read-watch-play/pacific/watch-samoan-new-zealanders-talk-about-their-tatau


Nous avons été très agréablement surpris de découvrir des expositions expliquant la chronologie des vagues migratoires sur l’île.
Pour vous la faire courte, les maoris, premiers colonisateurs de la Nouvelle Zélande, sont arrivés depuis l’Asie du sud est autour des années 1200. Ils sont restés « tranquilles » jusqu’au XIXe siècle où les premiers colons anglais sont arrivées. Plusieurs vagues d’immigrations anglaises ont eu lieu majoritairement pour venir chercher un espace agricole non disponible en Angleterre. Puis il y’a eu les chercheurs d’ors, des réfugiés d’à peu près toutes les guerres mais aussi des phases d’émigration aussi lorsque le cours de la laine chutait

Les moutons et prairies d’élevages ont donc petit à petit remplacé la forêt primaire, déjà abîmée par l’apparition de « nuisibles » : rats (arrivés dans les cales des colons), lapin (ramenés pour le plaisir de la chasse), hermines (censées réduire la population de lapin) et opossum (venus d’Australie pour exploiter la fourrure).





Ces nuisibles le sont car en plus d’abîmer les arbres et de transporter des maladies pour les boeufs, ils viennent manger les œufs et les petits oiseaux, donc certaines espèces endémiques sont en voie d’extinction :


Le fameux kiwi néo zélandais




Le DOC (department of conservation) utilise un poison, le très controversé 1080, pour essayer de réduire la population de ces nuisibles, mais celui ci affecte d’autres espèces (dont potentiellement l’Homme) et ne semble pas si efficace.

Ils utilisent aussi des pièges disposés un peu partout sur le territoire, que nous voyons très souvent (très présent sur les chemins de randonnées).

Autre technique utilisée : la chasse et l’utilisation des ressources des animaux. Elisabeth, notre hôte lors du confinement, est une fervente opposante au 1080 et essaye de développer l’utilisation de la fibre/poil d’opossum afin d’augmenter le besoin en fibre donc en chasse.


Bref, le débat est compliqué et la solution parfaite n’est toujours pas trouvée.



Sortie de ville royale avant l’autoroute et les rencontres

La sortie de la ville se fait facilement et les 80km au nord de Wellington sont un pur régal, sur une piste cyclable. Nous longeons la mer, passons par des collines sans voitures ou très peu de circulation, nous jouons, non sans malice, avec les voitures qui sont prises dans un immense bouchon (week-end), car à certains moment, même en grimpant nous allons plus vite qu’elles! 😀






Petit à petit la piste cyclable nous mène au « Queen Elisabeth parc ». Un terrain de jeu dans lequel nous nous régalons. C’est un parc côtier dont le sentier/ piste cyclable serpente entre les dunes. Le chemin y est de très bonne qualité et nous permet d’y pédaler en toute insouciance.

Mais ce parc est aussi synonyme de fin de notre bonheur. Nous nous retrouvons brutalement sur la route principale en compagnie des voitures, camions et 4×4…. qui ne respectent pas toujours les distances de sécurités.

Nous essayerons d’en sortir dès que possible mais il y’a très peu de routes secondaires.

Le long de cet axe principal il nous est aussi difficile de nous éloigner pour trouver un coin de bivouac isolé et tranquille. Nous avions repéré une petite rivière sur la carte et il s’avère que les berges de celle-ci ne sont qu’un immense parc sans panneau d’interdiction de camper à l’entrée (chose rare en Nouvelle Zélande!). Nous partons donc explorer les alentours pour trouver un lieu pour poser la tente et demandons son avis à une promeneuse locale, qui ne voit pas de soucis à notre installation mais nous propose de venir camper dans son jardin, si on préfère ! Ainsi, notre tente finit dans le jardin de Marie Rose !





Le lendemain, la météo ne s’était pas trompée et nous redécouvrons les joies de la pluie sur nos vélos. Cela ne nous avait pas manqué, hein Noëmi ?


Petit abri pour le pique nique



C’est ainsi, complètement trempés que nous arrivons à Foxton chez Brian et Elisabeth. Deux cyclos warmshowers à qui nous avons fait une demande pour New Plymouth et qui nous ont proposé de nous héberger en cours de route dans leur maison secondaire où ils sont pour le weekend. Nous voilà bien heureux de pouvoir prendre une douche chaude et mettre nos vêtements à sécher auprès du poêle !

Foxton beach



Nous reprenons la route le lendemain en direction du nord, motivés pour avaler du kilomètre et quitter cette route principale au plus vite. Ainsi, nous arrivons à proximité de la ville de Wanganui en milieu d’après midi, mais ne trouvant pas d’endroit pour camper, nous la traversons à la tombée de la nuit.. La situation nous est inconfortable car l’heure tourne. En prenant la direction d’une route secondaire pour en sortir, nous passons devant un terrain avec une dame s’occupant de deux chèvres et de ses chevaux sur des terrains séparés… Ainsi, nous demandons à Tasha si elle nous autoriserait à poser notre tente dans son terrain. Elle n’y voit aucun problème et nous propose même de dormir dans une remorque de chevaux, qui semble flambant neuve et qui sent encore le plastique. Lieu de bivouac atypique pour une nuit au top !

Petit dej à l’arrière de notre abri


Cette recherche un peu plus longue que prévue, nous a fait gagner quelques kilomètres prévus pour le lendemain. Ainsi, nous profitons paisiblement de la journée ensoleillée suivante en contournant la grande route par de petites routes qui nous rajoutent des kilomètres, certes, mais qui sont fort sympathiques au milieu des moutons éparpillés sur leurs collines verdoyantes.



Nous arrivons pile à l’heure chez Liberty, notre hôte warmshower du jour, à Kakaramea. Elle est institutrice et a notre âge. Nous passons une soirée toute en douceur avec elle à parler voyage, à refaire le monde et retrouvons le plaisir de finir notre soirée autour d’une verveine à jouer au scrabble (en anglais! S’il vous plait!).


On repart sous une pluie fine qui se transforme en véritable déluge. On n’était pas bien préparés et quelques vêtements étanches étaient restés dans les sacoches, on se fait donc bien rincer et arrivons trempés à Hawera. Elisabeth et Brian, de retour de foxton, passent nous voir et nous souhaitent bon courage xD


On décide d’aller au camping pour sécher où nous dégustons.. du homard ! Oui oui, du homard 😀
Merci à ce joyeux luron qui l’avait péché et nous l’a fait goûter!



Au réveil, on trace direct à New Plymouth où on aura tout le confort nécessaire pour être propre et sec.




Elisabeth et brian


Nous retrouvons donc nos hôtes et resterons 4 nuits dans leur maison magnifique. Cela nous permet d’attendre le lundi et la livraison d’une pièce de garantie de notre tente dans le magasin d’à côté.

Le filetage de la structure est mort. On pouvait encore monter la tente mais c’était pas pratique !


Cela ne nous dérange pas le moins du monde de rester un peu ici, tant on est chouchoutés par nos hôtes :

Santé !




De plus, ils habitent juste à côté d’un potentiel site de vol en parapente ! Mais les conditions ne permettront malheureusement pas le vol, cela nous aura quand même permis de venir voir ce coin sympa:





Taranaki


Le principal interêt de la ville de New Plymouth reste son volcan : le Taranaki qui culmine à 2500m.

Il est très intéressant vu du ciel, avec la limite du parc naturel très proprement délimité, entre élevages et forêt primaire.




Nous l’apercevrons une fois depuis le musée, mais le reste du temps il restera timidement dans ses nuages.




Antoine tentera une randonnée quand même, sans grand succès :





Et d’ici ?

Toujours pas.



Cette pause nous aura permis de repartir à neuf, et nous repartirons dans une toute autre direction : plein est avec comme objectif Gisborne où nous retrouverons Alex et Nono !

Comme on a le temps, on devrait zigzaguer encore un petit moment 🙂