Traversée du Sichuan : Du 24 septembre au 7 octobre (Ganzi > Shangri-La)

Traversée du Sichuan : Du 24 septembre au 7 octobre (Ganzi > Shangri-La)

8 octobre 2019 7 Par L'Envol à Vélo

Un départ compliqué

Avant de partir de l’auberge de Ganzi, nous effectuons l’entretien régulier habituel, nettoyage et graissage des chaines. Cela faisait quelques jours que le vélo d’Antoine entrait en vibration dès qu’il prenait de la vitesse, il se penche alors sur le réglage de son jeu de direction, ce n’est pas la première fois depuis le départ qu’il faut le resserrer un peu, mais cette fois, on a le sentiment de resserrer dans le vide… On desserre alors le tout et avons la mauvaise surprise de découvrir que les étoiles qui permettent de serrer le jeu de direction sont H.S… Sauf qu’il n’y a strictement aucun magasin de vélo dans la ville… Nous devons alors faire fonctionner notre matière grise pour trouver une solution de rechange pour pouvoir rejoindre Litang, prochaine grande ville où nous pourrons trouver de l’aide… Le jeu étant constitué de deux étoiles, nous récupérons celle qui semble moins abîmée, et avec un peu d’astuce nous la repositionnons dans la fourche. La solution est loin d’être optimale mais on peut serrer un minimum, le vélo peut rouler ce qui était le but de la manœuvre.

Nous sommes obligés de démonter la roue avant ainsi que le garde boue pour pouvoir repositionner l’étoile.

Et voilà la vilaine!


Nous avons échappé à de sacrées averses en restant au chaud à l’auberge pour notre jour de pause. On pensait prendre le temps de sillonner les rues de l’ancienne ville en repartant, mais avec la réparation du vélo d’Antoine, nous n’avons pu partir qu’en début d’après midi et n’avons finalement pas pris ce temps. Nous le regrettons un peu, car les bâtiments que nous avons vu en arrivant en ville étaient vraiment superbes et présageaient d’une ville pleine de traditions et couleurs.

Pour couronner cette journée qui commençait déjà pas très bien, on se rend compte lors de nos premiers coups de pédales que lors de nos manipulations pour la réparation du vélo d’Antoine, nous avons arraché par mégarde le câble du compteur. Cela nous rajoute un petit coup au moral puisque c’est grâce à lui que nous suivons notre kilométrage global ainsi que nos dénivelés. On se console en se disant, que ce n’est pas vital et que cela ne nous empêche en rien de reprendre la route.

Nos premières gorges

Pour rejoindre Litang nous pensions avoir le choix entre deux routes, sauf que celle que nous pensions prendre qui passait par le plus grand monastère de Chine : Yarchen Gar et restant en altitude (= de beaux points de vue sur les monts enneigés) est fermée pour les touristes et d’accès restreint pour les locaux… Mouvements politiques en cours…. Nous prenons donc la deuxième route par les gorges : Deux jours de descente qui nous emmènerons à 2800 m d’altitude, et il faudra ensuite grimper à nouveau à plus de 4500 m.

Une fois engagés, nous découvrons que la descente n’en est pas vraiment une, on grimpe autant qu’on descend en suivant des gorges serrées. Les coins de bivouacs sont rares et le temps d’ensoleillement faible.

Qui dit gorges, dit éboulis. La route passe tout juste pour les voitures parfois.
Dès que la gorge s’élargit nous voyons des villages apparaître
Les méandres nous offrent de beaux points de vues sur la suite de la route


Nous trouvons malgré tout deux spots de bivouac dans ce lieu exigu, dont un sous la surveillance d’un temple désert.


Ce matin là, nous avons la mauvaise surprise de découvrir le pneu arrière de Noëmi à plat… C’est la troisième crevaison que ce pneu subit depuis notre sortie de Mongolie… Il y a un truc! Mais impossible de trouver quoi que ce soit dans le pneu qui pourrait engendrer ces crevaisons…A moins que ce ne soit le fruit du hasard…
On change donc de nouveau la chambre à air en espérant que cette fois-ci sera la dernière avant un bon moment !

Nous prenons notre premier tunnel chinois pour passer d’une gorge à une autre. Celui-ci n’est vraiment pas engageant, il n’est absolument pas éclairé et nous découvrons à la lumière de nos vélos que la route à l’intérieur est endommagée par endroit… Rien de vraiment positif pour la suite… Mais heureusement c’est le seul tunnel de ce genre que nous traverserons. Tous les autres étant bien éclairés et bien entretenus.

De nouvelles constructions nous entourent

Le long de cette gorge nous découvrons une nouvelle architecture. De grandes maisons sur deux étages avec les pièces à vivre et leurs grandes fenêtres au deuxième étage. Ces maisons sont un mélange entre boiseries et murs en pierre. Les fenêtres sont richement décorées et colorées.


Nous découvrons aussi des « moulins à prières automatiques ». Régulièrement autour des monastères ou des lieux de prières, nous pouvons observer des rouleaux que les pratiquants font tourner. Nous avons appris qu’un rouleau correspond à un mantra de Bouddha et l’action de les faire tourner correspond pour les Bouddhistes à réciter ce mantra. Ainsi, ce moulin à prière permet de faire tourner en continu les rouleaux grâce à l’action de l’eau, comme un moulin.

Le challenge!


On fait quand même de bonnes journées dans ces gorges et le troisième jour nous attaquons enfin LE grand col, à midi. Notre objectif est de camper en haut ou au moins dans ses alentours car nous sommes pressés d’arriver à Litang, toujours un peu préoccupés par le vélo d’Antoine et pressés de régler le problème.

C’est donc parti pour 50km de montée! On y croit, on peut le faire! Le début est gentil et les courbes régulières mais les derniers km sont rudes, avec plusieurs passages de 12% et plus, n’est ce pas Noëmi ?

D’autant que nous avons quand même déjà notre journée dans les pattes et que, comme nous avons repris de l’altitude, l’air se fait un peu plus rare que ces deux derniers jours!

On reste tout de même motivés et positifs car le soleil est avec nous et que les paysages sont époustouflants!

Col en vue !
Ouiii de la neiiiige
Trouverez-vous Antoine?
Les prières colorées, signe de l’arrivée au col


Mission accomplie! 🙂

Nous arrivons au sommet à 18h! Le temps de nous couvrir pour la descente et repartons en direction de la vallée suivante pour trouver un coin de bivouac.

Nous ne faisons pas les difficiles et nous arrêtons à l’abri du vent derrière un bâtiment en construction. Nous sommes contents d’avoir atteint l’objectif que nous nous étions fixés mais sommes exténués. Pour la première fois du voyage, nous sommes tellement fatigués que nous en avons perdu l’appétit l’un comme l’autre. On se fait tout de même un thé chaud et on file dans nos duvets pour une bonne nuit méritée !

Le lendemain matin le réveil est frais! Le thermomètre indique -1 sous la tente! Brrr! Nous remercions nos duvets qui continuent de tenir leurs promesses car nous avons tous les deux très bien dormis. On s’habille vite et découvrons le paysage givré autour de la tente, le soleil arrivera sur nous pile poil pour notre petit déjeuner!


Notre petit déjeuner avalé avec appétit nous voici partis pour les 30 km restant pour Litang. En route nous croisons un nouveau barrage de police. Cette fois-ci on nous fait descendre de nos vélos, on nous demande dans quel hôtel nous restons, combien de temps. On nous prend en photo… Bref, nous avons à faire à un policier consciencieux et qui finit par nous féliciter de voyager à vélo. Nos deux petites têtes d’enfants continuent de nous aider! ^^

Litang

Après une dernière côte, la ville s’étend enfin sous nos yeux! Nous sommes arrivés! Nous avions repéré le magasin de vélo sur internet et nous dirigeons droit dessus. Le gars qui nous accueille est super sympa, il jette un œil à notre étoile et fait de gros yeux. Il a la pièce et nous l’installe en deux temps, trois mouvements ! Un poids en moins !
Soulagés nous prenons la direction de l’auberge.


Nous y rencontrons Eva, une Française en voyage elle aussi. On se balade dans la ville avec elle et passons une bonne soirée à parler voyage tous les trois. (Elle a commencé par la Mongolie avant de venir en Chine, ce qui ouvre d’autant nos échanges!).
Nous rentrons dans notre premier temple et sommes impressionnés par les détails des peintures, la quantité de statuettes, la taille des statues des divinités bouddhistes. Les lieux de cultes ne peuvent pas être pris en photos, et sont vraiment difficiles à décrire!
Les guides touristiques parlent beaucoup de la vieille ville de Litang, nous sommes donc allés nous perdre dans ses ruelles et avons eu un drôle de sentiment. On se serai cru dans le « village chinois du parc Asterix ». Toutes les maisons semblaient neuves. Les couleurs aux fenêtres que nous connaissions absentes. Des néons de couleurs pour éclairer le petit cours d’eau… Bref, on se sent bien loin de l’authenticité que nous avons connu depuis Yushu.

Aussi, nous avons sentis ces derniers jours que plus on descendait en altitude, moins les gens étaient souriants.. Serait-ce la fin de notre voyage tibétain et le début de la Chine « civilisée » ?


Le lendemain matin nous ne sommes pas pressés de décoller ni l’un ni l’autre. On découvre que la roue arrière de Noëmi est encore à plat.. décidément! Finalement, on se décide à rester une nuit de plus pour prendre le temps de se reposer encore un peu et de faire quelques réparations.
Ainsi, on répare les chambres à air que le pneu arrière de Noëmi s’acharne à crever… On essaie encore et encore de trouver cette épine mais ne trouvons toujours rien!
Antoine se lance même dans la réparation de son compteur: . Ainsi, après avoir dénudé un peu de câble, il réussit à torsader les câbles sur les fils qui étaient restés et PAF le contact est refait. On referme le claper, étanchéifie le tout et on a un compteur comme neuf! (Ceci est vécue comme une vraie petite victoire!)

Antoine en pleine concentration!

La golden week

Ce jour de pause nous permet aussi de pouvoir enchainer les jours de vélos pendant l’intégralité de la golden week, ce qui est un bon plan pour notre budget aux dires d’Eva et des autres européens que nous avons croisés à l’Auberge : les prix des hébergements doublent voire triplent durant cette semaine.

Il y a deux golden week par an en Chine. Ces semaines correspondent aux semaines de congés des Chinois. Celle du mois d’octobre correspond à la fête nationale célébrant la création du parti communiste et cette année c’est les 70 ans du parti :

Il faut donc alors s’imaginer la majorité des Chinois en vacances en même temps! Nous sommes loin des grandes villes où il parait que cela devient impossible de circuler à pied dans les rues (pour rappel ils sont 1,5 milliard).
Mais même dans nos montagnes nous voyons la différence. Il y a un trafic de fou et comme souvent pour des vacanciers, ils roulent mal et sont parfois réellement dangereux. Nous vivons cette semaine là nos premières frayeurs à cause des automobilistes imprévisibles.

La golden week est une véritable aubaine économique pour les locaux et nous voyons apparaître aux cols des petites boutiques ambulantes, des chevaux ou yak de démonstration pour faire une photo payante. C’est ainsi confirmé : nous quittons notre atmosphère paisible et bienveillante du Tibet et nous arrivons dans la Chine commerciale de plain pied.

L’énorme différence pour nous sont les contacts humains, notamment avec les tibétains que nous croisons. Il n’y a plus d’échanges de personne à personne, il n’y a plus qu’un échange de vendeur à client.. Un des effets du tourisme de masse à cette période….

Parce que ça devait arriver !

De Litang à Shangri la, nous passerons 5 cols à plus de 4000m en 8 jours, c’est dur pour les jambes mais un régal pour les yeux. Nous avons tout de même prévu le coup et prenons de la marge en prévoyant une petite moyenne de 50 km/j pour faire notre réservation d’auberge de jeunesse à Shangri la, notamment par appréhension du dernier col, où l’on partira de 2200m pour aller à 4500m, sur une route « incertaine ».

Vue de Litang, depuis le 1er « petit » col
La vallée suivante nous offre une géologie différente
Champs de fleurs à l’approche du 2ème col


Et nous avons bien fait de ne pas être ambitieux, car pour les deux premiers jours qui sont théoriquement les plus simples de la semaine, Noëmi est incapable d’aller bien vite. Entre indigestion, tourista ou gastro notre diagnostic balance mais le résultat reste le même… Cela fait partie du voyage, nous nous y étions préparé et avions les smecta de circonstance, ce n’est qu’un mauvais moment à passer!

Noemi grimpe bien malgré tout
Début de la montée du col n°2
Pas de doutes, nous sommes bien sur des routes de montagne!
Bivouac sous le début des lacets


Noemi ayant perdu l’appétit avec ce désagrément, plus de carburant = plus beaucoup d’énergie pour grimper les cols… On décide de décharger son vélo et charger celui d’Antoine, seule solution avec la patience qui nous permette de continuer d’avancer. . Délesté de 6kg environ, avec duvets, matelas et parapente en moins, le col de 20 km qui semblait être inaccessible redevient atteignable, dans un décor lunaire.

Noëmi en structure légère avance à son rythme pendant que Antoine joue au photographe de montagne
Drapeaux = … desceeeeente !

Afflux de voitures au col
Descente fantastique
Monument avant Daocheng
Temple perché au milieu des montagnes
Vue sur le temple depuis le col


Retour au calme

Après la bifurcation pour Yading, haut lieu touristique au pied de 3 montagnes de 6000m d’altitude, qui semblait effectivement magnifique mais pas sur notre chemin, nous nous retrouvons à nouveau seuls ou presque sur la route.
Noëmi ayant retrouvé un système digestif décent, nous profitons pleinement de la montée du col n°4.
Il nous offre une superbe vue sur les montagnes si célèbres de Yading. Double victoire pour nous!
Nous retrouvons aussi les encouragements et cadeaux des automobilistes qui nous croisent, ce qui fait toujours du bien :
Depuis Litang on nous as offert : 2 red bull, 2 cafés en bouteilles, 3 bouteilles d’eau, 2 pommes, 2 poires, 4 brioches, de quoi remplir le ventre et le moral.

Les couleurs de l’Automne nous régalent
Vue sur les montagnes de Yading
Un peu avant le col, quelques curieux 🙂
Un autre curieux, qui lui veut nous vendre des champignons !
10k


Il était temps!

Le lendemain matin, une fois n’est pas coutume, le pneu arrière de Noëmi est à plat… Il commence sérieusement à nous faire grincer des dents celui-là! On commence à être bien entraînés et sommes efficaces pour sortir le matériel qu’il nous faut, et cette fois, au moment de l’éternel contrôle de l’intérieur du pneu, en passant un chiffon, nous trouvons la toute petite pointe coupable. Il nous faut la pince à épiler pour extraire ce morceau de fer d’environ 5 mm qui s’est glissé dans le pneu et avait disparu dans le caoutchouc !

Allez, on pompe !

Descente au paradis

Nous avions campé à un kilomètre du col, nous y arrivons tôt et étant bien en avance sur notre planning, nous prenons un temps fou à faire la descente qui nous offre de jolis paysages et couleurs :

Forêt arc en ciel
Arrivée dans les gorges
Où nous découvrons une eau couleur jade hypnotique


Quand les cartes ne sont pas d’accord…

Pour rejoindre Shangri La il nous reste un massif à passer. Nous savons que celui-ci ne sera pas simple à traverser car les différentes cartes que l’on suit nous indiquent des routes très pentues mais asphaltées. Les locaux à qui nous avons demandé conseil sur la route étaient plutôt vagues sur ce tronçon… Nous arrivons donc au niveau de l’embranchement avec l’adage « On verra bien, de toute manière nous n’avons pas le choix, il n’y a pas d’autre route! »

A l’embranchement nous croisons un barrage de police, qui nous laisse passer sans contrôle. On se dit alors que la route doit passer! Juste après le virage on voit un panneau sens interdit travaux… Mais il y a des traces de pneus de voitures… On va bien voir ce que ça donne! Et au pire, on poussera! Tout se passe bien et 5km plus loin on se retrouve devant une barrière qui bloque la route. Huum… un gars arrive alors et nous ouvre la barrière sans poser de question sur notre destination… OK tout va bien.

Nous avançons quand même avec le sentiment que n’importe quel obstacle peut surgir devant nous… On ne sait jamais, cette barrière existe bien pour quelque chose! Tout l’après midi nous alternons entre belle route asphaltée et route retracée sur des éboulements ou glissements de terrain qui ont recouvert la belle route. Nous ne sommes pas les seuls véhicules, ce qui est rassurant et nous poursuivons notre chemin.

La nature reprend ses droits

On trouve un petit coin de bivouac, le long d’une route toute neuve, non empruntée par les locaux, et qui n’apparaît sur aucune carte. La route que l’on devait prendre selon notre GPS n’est pas loin, tout va bien.

Vue sur notre village voisin
Ça passe toujours !

Le lendemain matin nous traversons quelques zones en chantier pour du déblaiement de la route et on se dit qu’on a de la chance, ils travaillent à nous dégager la route! C’est gentil de leur part! ^^

Puis arrive l’instant fatidique où nous arrivons dans une vraie zone en chantier et que nous comprenons que notre belle route que nous suivons depuis hier est en réalité toute neuve et qu’elle est toujours en construction. Nous ne voulions pas passer au milieu du chantier et nous ne savions pas jusqu’où allait cette route neuve, nous préférons récupérer l’ancienne route et rigolons tout de suite beaucoup moins!
L’ancienne route n’a rien d’asphaltée et tient plus du sentier forestier que de la route. Nous passons la majeure partie du temps à pousser nos vélos chargés, sur des pentes à plus de 10%. On a bien fait d’avoir pris de la marge, si on doit pousser sur les 30km qu’il nous reste…

Mais heureusement, nous découvrons que la nouvelle route a été tracée de l’autre côté de la gorge et présente une belle asphalte… Sauf qu’une rivière nous sépare d’elle pour le moment.. Nous ne voulons qu’une chose à ce moment la : un pont !!!

Au bout de 7km, parcourus en 4h, nous la rejoignons et nous nous jetons sur le goudron avec bonheur!

Oh oui petit pont ! Au final inutile car la route neuve change de rive juste après ^^

Ces dernières heures ayant bien puisées dans nos réserves de la journée, nous nous arrêtons en chemin pour le col mais sans vraiment savoir à combien de kilomètres de celui-ci puisque la nouvelle route ne suit pas le tracé de l’ancienne route et que nous ne sommes même plus dans le même vallon!
Nous ne sommes même pas sûrs de passer au même col et nous amusons à faire des pronostics le soir sous la tente.

Au moins, y’a pas de trafic !
Bivouac caché sous la canopée humide
Univers étrange


L’aventure

Nous repartons de bonne heure le lendemain matin, la curiosité nous poussant à nous lever tôt ! Nous continuons à croiser des ouvriers qui nous offrent des têtes comiques, n’étant pas bien réveillées et ne comprenant pas comment des cyclos peuvent être ici de si bon matin. Nouvelle surprise, nous nous retrouvons face à face avec un camion en pleine pose d’asphalte sur notre route… Les ouvriers nous font signe de nous mettre sur le côté et nous donnent le feu vert pour rouler sur la route toute neuve.

Nous laissons le gros rouleau faire son travail sur l’asphalte encore crépitant avant d’y déposer nos roues. Nous pouvons officiellement dire que nous avons inauguré la route! 😀

Derniers lacets à plus de 4000m !


La route semble fraîchement neuve de la nuit et nous nous régalons. Après quelques kilomètres nous arrivons devant… un tunnel… Déception! Nous qui pensions être en route pour un col et la vue qui va avec, nous devons passer de l’autre côté de la montagne par un tunnel… Triiiche !

On se dit alors que nous inaugurons un tunnel… Ce qui est aussi atypique..!


En arrivant de l’autre côté, nous découvrons une vallée dégagée avec un plafond nuageux plutôt élevé… Aucun vent météo, la brise de vallée étant calme et surtout… Aucune ligne électrique ! Nous repérons un dôme avec une route forestière qui y mène… Il est là le créneau offert par le destin pour notre premier vol en Chine!


Nos voiles sont accueillies en l’air avec les acclamations des ouvriers qui sont de ce côté. Pour notre part nous sommes heureux de pouvoir faire notre vol de reprise dans des conditions aussi calmes. Noëmi n’avait pas volé depuis la Norvège!

Nous rejoignons enfin Shangri La, sur une route toujours aussi colorée, où nous passerons quelques nuits en auberge de jeunesse, nombre à définir en fonction du renouvellement prévu de notre visa !