Petite virée au pays de Genghis Khan : Du 19 août au 1er septembre (Oulan Bator > Bayankhongor)

Petite virée au pays de Genghis Khan : Du 19 août au 1er septembre (Oulan Bator > Bayankhongor)

1 septembre 2019 5 Par L'Envol à Vélo


Allez, pour commencer, un peu de culture sur ce pays qui intrigue tant !

La figure emblématique de ce pays, connue de tous, est Gengis khan. Sa renommée n’est pas une légende, tant on le voit partout !

La bisouille

Mais qu’est ce qu’il a fait ce Monsieur ? Durant le XIIIème siècle, il a étendu l’empire mongol comme jamais. A la suite de ses conquêtes, le territoire mongole comprenait la Chine, l’Iran, et la moitié de la Russie actuelle, soit le plus grand territoire jamais possédé par un seul pays.


Du côté chinois, il semblerait qu’il soit plus considéré comme barbare et sanguinaire.. Question de point de vue !

La Mongolie ne compte que 2 pays voisins : La Russie et la Chine. Elle a été occupée par les Soviétiques et elle semble bien plus proche de la Russie aujourd’hui que de la Chine, qu’elle ne semble pas aimer beaucoup.

Aussi, bien que la Mongolie ait son propre alphabet, le cyrillique est maintenant de rigueur. Tant mieux pour nous : on avait déjà commencé à l’apprendre avec le russe !
Enfin c’est ce qu’on pensait… Même en déchiffrant l’alphabet, impossible de comprendre quoi que ce soit. On apprend le bonjour, et merci, qui sont dans nos cordes, mais ça s’arrête là.
Nous avons quand même un petit guide de conversation qui sera parfois utile, mais nous communiquerons par geste la majorité du temps.

Bref, revenons à nos moutons, ce qui est logique ici, avec la quantité qu’ils en mangent…

La Mongolie compte 3 millions d’habitants, dont la moitié vit dans sa capitale, Oulan Bator.

La vie nomade est toujours bien présente, tous les paysages que nous verrons seront clairsemés de ces fameuses yourtes.


Une bonne partie des éleveurs, parfois des enfants, chevauchent pour gérer les troupeaux (moutons, chèvres, vaches, chevaux et même chameaux et yacks par la suite).

Jeune berger rencontré en chemin


Mais une bonne partie également est en moto cross ou en voiture. Certains ont accès à la télévision grâce à l’électricité provenant de panneaux solaires : ils vivent également avec leur temps !

Sinon, notre hôte à Oulan Bator nous fait part d’un triste record pour sa capitale : Durant l’hiver, Oulan Bator est souvent la ville la plus polluée.. du monde.
En effet, les maisons et yourtes en banlieues se chauffent majoritairement au charbon, et quand ils ont du -20°C, voire du -40°C l’hiver, il faut en consommer pour chauffer ! Ainsi les rejets créent une pollution extrême dans la capitale. Toujours dans ce thème, nous sommes étonnés de voir le nombre de Toyota Prius dans la ville ! Les voitures mongoles étant majoritairement achetées au Japon, ils ont bénéficié d’une détaxe sur les hybrides et en ont profités ! A tel point que presque 70% (selon nos observations hautement scientifiques) des voitures à Oulan Bator sont des Prius ! Et plus de 70% ont un volant à droite, sur une route à gauche.. Pas pratique.

Voilà un petit aperçu en vrac des choses que l’on a apprises pour le moment 🙂


Retour chez Nyam


Nous profitons donc de 4 jours à Oulan Bator, en compagnie de Nyam, pour nous reposer, définir la suite de l’itinéraire et pleins d’autres petites choses !

Pour la plus plaisante : nous sommes allés boire un coup avec Thanina et Nicolas, qui étaient encore en ville. Ce sont les deux français que nous avions rencontrés à Irkutsk, cela fait bien plaisir de se revoir plus d’une semaine après. D’autant qu’ils viennent de passer la semaine en Mongolie et ont quelques infos 🙂

Aussi, Antoine est parti chercher des suspentes au club de parapente local. Le gars, très sympa, a pris le temps de trouver la bonne longueur et de lui expliquer comment faire. Nous la changerons donc nous même lors de notre 1er bivouac : plus facile quand on a de l’espace !

Enfin, nous irons au centre de l’immigration pour faire prolonger notre visa de 15 jours, afin de pouvoir profiter du pays. Ça s’est fait très facilement pour 20 euros chacun. Il fallait juste une photo d’identité, une photocopie du passeport et des visas mongols, et un formulaire à remplir sur place. En 1h30, tout était réglé et on pouvait prendre notre bus de retour en ville.

Nous visiterons aussi furtivement la ville, avec sa fameuse place Gengis Khan !


Cap à l’ouest

Nous avons décidé de prendre la direction du parc national du centre du pays, Khangai Nuruu, puis de le traverser, depuis Tsetserleg, pour arriver côté sud à Bayankhongor. Après, on verra !

C’est donc parti pour 4 jours plein ouest, sur une route goudronnée peu empruntée (sauf la 1ere portion après la capitale, où on se protège de la pollution avec nos tours de cou), direction le lac Ugii Nuur.

C’est facile, c’est tout droit !

Côté moins fun de la mongolie : des déchets un peu partout..


Nous croiserons aussi pleins de copains, de différentes origines

Toujours un bonheur de voir ces chevaux évoluer librement
Au calme, sur la terrasse d’un café


L’avantage dans ce pays, c’est qu’il y a de l’espace pour planter la tente


Après 3 jours de ligne droite sur le bitume, nous en sortons pour prendre notre 1ère piste pour rejoindre le lac Ogii Nuur. Sur ce chemin, nous aurons droit à un plein de biscuits et quelques bouteilles d’eau, après que deux 4×4 russes/syriens se soient arrêtés à notre hauteur.

Deux syriens naturalisés Russes venant en Mongolie pour leurs vacances


Niveau eau, c’est plus compliqué à gérer dans cette partie car nous ne croisons pas forcément un village tous les jours. Il nous faut prendre plus de réserves et faire confiance aux voitures qui passent. C’est une raison de plus pour laquelle nous sommes heureux d’atteindre ce fameux lac, où, grâce à notre filtre, nous aurons de l’eau à profusion !

Ogii Nuur

Nous passerons la soirée en compagnie de mignonnes petites créatures, qui courent de terrier en terrier, en faisant attentions aux rapaces au dessus de leurs têtes


Mais aussi d’un orage moins sympa qui vient gâcher la fête, mais nous offre un coucher de soleil agréable.


Nous repartons le lendemain matin, direction Tsetserlerg, où nous aurons droit à nos premiers passages sableux,

Pas évident de pédaler

De la belle piste en tôle ondulée,passage

Notre hantise


Et notre 1er passage à gué, où nous sommes aidés par deux motards passant par là. Cela ne suffira cependant pas à préserver le contenu de nos sacoches avant, qui, nous le découvrirons le soir même, ont pris l’eau comme il faut !
Ces sacoches ont plus de 6 ans (déjà utilisées lord de notre tour d’Europe) et on ne leur en veut pas trop…


Nous aurons aussi, et surtout, de superbes paysages


Nous arrivons à Tsetserlerg après 6 jours de vélo, et nous passerons notre 1ere nuit en yourte ! Yourte d’un hôtel ok.. Mais yourte quand même 🙂

Chez Fairfield

Nous irons visiter le temple qui domine la ville :


Et nous nous reposerons avant les 4 jours rudes qui s’annoncent !

Traversée de Khangai Nuruu

Nous avions validé ce trajet avec Nyam, qui nous a dit qu’il y avait plus simple mais qu’il y avait aussi plus aventureux..
A moitié rassurés nous partons les sacoches pleines de pâtes et de biscuits en direction de Bulgan. Notre objectif est de rejoindre Bayankhongor, de l’autre côté du massif, par une piste de 170 km sans ravitaillement possible, mais avec beaucoup d’eau car nous allons remonter totalement une vallée avec rivière pour atteindre 2700m, puis redescendre par une autre.

Peu avant Bulgan, nous croisons 2 gars sur une moto avec des jumelles. Ils s’arrêtent à notre niveau et nous comprenons qu’ils cherchent une jument égarée.


L’un d’eux nous invite à prendre un thé, nous acceptons et le rejoignons dans sa yourte !

Avec la famille 🙂

Nous sommes bien nourris et nous aurons même le droit à du airag, lait de jument fermeté ! Nous avions déjà goûté et.. on trempe juste les lèvres par respect… 🙂

Ils s’assurent de la qualité de nos réserves en nous offrant un sachet de aarschy maison
(type de fromage)


D’ailleurs, nous arrivons pour l’heure de la traite des juments !

Quand ils apprennent que l’on veut aller de l’autre côté, ils nous mettent en garde sur certains passages de rivières qui peuvent être dangereux, notamment un à 70 km de là.. Nous repartons sur ce chemin qui s’annonce périlleux, ne sachant pas trop s’il faudra qu’on fasse demi tour à un moment ou non…
Un nomade nous propose à nouveau un thé, mais voulant avancer (et n’appréciant pas forcément leur thé au lait:) ) nous déclinons.

Après une dernière côte et une dernière descente, assez rude, nous rejoignons la vallée que l’on suivra un petit moment.


Notre vallée


Nous pensions être assez isolés dans cette vallée, mais au final il y aura des yourtes et des troupeaux partout ! Nous trouvons un coin sympa pour camper, où nous serons rejoint par un troupeau de yack, curieux de voir des étrangers sur leur terrain.


On essaye de les tenir à distance de la tente, mais plus on essaye de les chasser, plus il y a de yacks qui rejoignent la bande pour nous faire face.. Une trentaine de yacks face à nous, à 3m de la tente, on ne fait pas les malins et on se demande bien si on ferait pas mieux de partir..
Finalement, on se dit qu’ils sont peut être juste curieux. On arrête de bouger et quelques uns viennent sentir et lécher les deux vélos, et la tente. Comme il semblerait que nous ne soyons pas une menace, ils repartent tous dans leurs coins, pour brouter tranquillement. Ouf !


Nous pourrons dormir sereinement 🙂

Nous continuons notre chemin le lendemain, où nous parcourrons 43km en 9h de « vélo ». En effet, nous passons plus de temps à pousser le vélo sur des chemins non praticables ou à travers des rivières que de vraiment pédaler.


Nous remontons la dernière branche de la rivière, où nous approchons des 70km fatidiques du « ça va être dangereux » et surpriiise : ce bras de la rivière est à sec. Bonne nouvelle : on va pouvoir aller de l’autre côté !
Moins bonne : il nous faut de l’eau pour la soirée. On se fait un aller retour sur le dernier point d’eau rencontré et on est repartis pour quelques km, pour trouver un spot de bivouac magique :

Le lendemain, nous passons enfin le col, en compagnie de yacks, et nous croisons fort les doigts sur l’état de la route de l’autre côté !


Les 15 premiers km sont un pur bonheur, sur de la piste herbeuse bien confortable, mais nous rejoignons ensuite le lit de la rivière, moins sympathique, où nous enchaînerons les traversées


Nous avançons tout de même plus vite dans la descente, notamment bien aidés par un vent de dos soutenu.

Nous arriverons un jour après le passage du col à Erdnesogt, où nous découvrons un très joli temple. Une voiture vient nous voir, une de plus, mais là surprise ! Une jeune mongole en sort, avec son père, et commence à nous parler en anglais ! Que ça fait du bien 🙂

En effet, durant toute cette traversée, nous avons été abordés par beaucoup de mongols mais la conversation s’arrêtait à « on vient de là, on va là », ce qui devient frustrant. Ainsi on va pouvoir communiquer un peu plus !

La jeune fille nous dit que dans peu de temps, la prière quotidienne des moines va commencer, et nous propose d’y assister.
Nous entrons donc dans notre 1er temple ! Et découvrons la prière boudhiste :


Narankhand nous propose de se joindre à la famille pour pique niquer le long de la rivière. On a le temps donc on accepte !
Pendant le repas, nous apprenons que le temple est le plus vieux de Mongolie encore debout. Il a 480 ans, en effet beaucoup de temples ont été détruits pendant la période soviétique et la culture bouddhiste s’est un peu effacée de la culture mongole.


Alors que nous profitions d’un excellent cognac russe, un vent de folie se lève et manque d’emporter la tente ! On sort pour coucher les vélos et rassembler nos affaires qui pourraient s’envoler, puis on les aide à remballer la tente, tant bien que mal. Ils nous indiquent le bon chemin à prendre (avec un pont youhouuu), et nous nous quittons rapidement sous quelques gouttes.
Avec le vent violent de dos, nous avançons à toute allure sur, fait rare, une belle piste ! Ainsi nous allons plus vite que la pluie (susu) et ne prendrons que quelques gouttes, avant de camper à quelques km de Bayankhongor


Le lendemain, on pensait aller voler, mais le vent « bizarre » et notre état de fatigue nous en dissuade. On rejoint la ville, et on va dans un hôtel pour 2 jours! Repos bien mérité après ces 4 jours difficiles. Nous en profiterons aussi pour préparer la suite du voyage avec notre arrivée en Chine, et pour faire un peu de couture pour tenter de « sauver » nos sacoches avant qui ont bien souffert de cette traversée 🙂