Douceur Finlandaise (mais qui pique un peu) : Du 14 au 21 juin (Rovaniemi – Salahmi)
Doux retour à la civilisation
Avec Rovaniemi, nous avons retrouvé une ville digne de ce nom, avec son flux de voiture (relativement) important , ce qui nous fait un peu bizarre après ces quelques temps passés en pleine nature !
Nous passons rapidement dans le centre ville, où il n’y a rien de particulier. Toute la ville a malheureusement été détruite durant la deuxième guerre mondiale, tout comme une grande partie des villes Finlandaises. La situation géographique entre la Russie et l’Europe n’a pas dû aider…
Bref, nous décidons, pour varier un peu, de prendre la route principale en direction de Oulu et de la mer, pour la longer un peu avant de revenir dans les terres.
Nous sommes agréablement surpris par le nombre important de pistes cyclables ! Nous retrouvons également des couleurs et des senteurs printanières, et passerons ces quelques jours sous un temps magnifique : Soleil, quelques nuages, 20 degrés dans l’après midi. Idéal.
Laavu
Revenons à notre nuit à proximité de Rovaniemi là nous dormirons à la sortie de la ville, à proximité d’un Laavu.
Un Laavu est un abri avec un barbecue en libre service autour duquel est aménagé des emplacements de bivouac! Nous y passons la soirée, en compagnie d’un couple marocain qui nous offre quelques brochettes.
Le lendemain matin, nous parlons avec des bretons, qui nous offrent une terrine « made in France ». Nous la dégustons avec plaisir le soir même, sur un autre emplacement équipé d’un Laavu. Celui-ci est clos avec une hotte au milieu pour le barbecue. Il y’a également une jolie plage, des vestiaires et une aire de jeu, au plus grand plaisir de Noëmi.
Pour nos recherches de bivouac, nous visons également les mises à l’eau de bateaux, qui sont bien indiquées et qui offrent un terrain plat et un accès à l’eau.
Bref nous ne manquons pas de possibilités pour camper ici, même si c’est parfois plus compliqué (voir paragraphe suivant).
Déménagement
Après avoir rejoint la mer au niveau de Kemi, nous longeons la côte et continuons sur la route E75, « autoroute » locale. Malheureusement nous ne voyons pas beaucoup la mer et les accès pour aller la voir se font très rare !
Nous cherchons un coin pour camper au bord de l’eau, mais nous ne trouvons seulement qu’un chemin d’un kilomètre qui mène à des habitations. Nous faisons demi tour et décidons de camper le long de celui ci, au milieu de nulle part et sans la mer.
Quelques heures après avoir posé le camp et mangé notre repas, deux personnes passent en vélo, vraisemblablement un grand père et son petit fils. Ils nous accostent et le grand père nous fait gentiment comprendre… que tout le terrain est à lui et qu’on a rien à faire là (on a supposé que le mot oust était universel…).
Premier délogement du voyage, nous ne pensions pas que ça serait en Finlande ! Nous remballons tout, et roulons un petit kilomètre pour aller planter la tente en bordure de forêt, où nous serons tranquilles cette fois ci.
Rencontres à Oulu
Nous reprendrons la route le lendemain et arriverons à Oulu. Toute cette partie est vraiment plate, ainsi nous avons un peu changé notre référentiel : 50 km c’est maintenant une matinée. Ainsi nous arriverons chez Marcos, notre hôte (via WarmShower), tôt dans l’après midi.. sans lui !
En effet, il travaille et nous a laissé les clefs dans sa boite aux lettres. On se fait confiance entre cyclos! 🙂
Petite biographie de notre hôte, avec qui le contact passe très bien ! Il est d’origine brésilienne, a travaillé 10 ans de sa vie en Australie, a réalisé un grand voyage depuis le Portugal jusqu’au Népal, puis Alaska – Californie en vélo, durant un long congé sans solde avec sa boite australienne. Il y travaillait en tant qu’ingénieur, mais travaille maintenant en tant que chercheur/enseignant en Finlande après un retour difficile au même poste. Il prévoit de retourner au Brésil pour travailler à la ferme familiale et ouvrir un magasin de vélo. En effet, il ne trouve plus de sens au métier d’ingénieur…
Durant notre séjour, il est passioné par le suivi de la trans américa à vélo. Course récente, où il s’agit de relier la côte pacifique des Etats Unis à la côte atlantique en vélo environ (6800km), le plus vite possible, en autonomie complète (aucun soutien ou suivi autorisé). Et il se trouve que le record est tombé lors de notre présence ! L’australien Abdullah Zeinab a e effet parcouru la distance en 16 jours et quelques heures, soit une moyenne de 410 km par jour.
Marcos aussi prévoit de réaliser une course comme celle-ci dans quelques semaines : Turin – Cap Nord, avec comme objectif.. 17 jours. C’est un sacré défi !
Nous finirons notre séjour et jour de repos chez lui par un traditionnel sauna, présent dans l’immeuble !
Durant ce jour de repos, Antoine ira découvrir la plage de Nallikari , sous un beau soleil, où un bon nombre de finlandais se baignent.
Après quelques courses en ville avant de repartir, nous profitons d’un petit concert sur la place de la ville. Nous y serons abordés par Daniel, français vivant depuis 40 ans en Finlande, avec qui nous apprenons beaucoup de choses sur l’histoire du pays, qui a été pris en sandwich entre l’Allemagne nazie et l’URSS. Il semblerait que les finlandais soient globalement heureux de faire partie de l’UE aujourd’hui, pour garder une indépendance vis à vis de leur voisin Russe (plus de mille kilomètres de frontière partagée).
Nous quittons Daniel avec regret et cela est réciproque. Il nous donne ses coordonnées, si jamais on voudrait dormir une nuit de plus à Oulu. Il s’excuse également de ne pas nous avoir offert au moins un café, car il sortait de chez le dentiste.
Quelques minutes après l’avoir quitté, des trombes d’eau nous tombent dessus et nous font hésiter à rester effectivement une nuit de plus et de continuer nos conversations.. Mais nous avons un peu de route et repartons vers le sud est.
Retour dans les terres
Nous remontons un fleuve pour aller au lac Oulujärvi, puis le longer. Nous trouvons un magnifique spot de bivouac, et nous nous arrêtons à 6000 km tout pile (à une vache près). Une petite bière pour fêter ça, et un petit repas, au milieu des moustiques, toujours très présents.
Protections bien pratiques ! (et sexyyy)
Nous aurons de magnifiques paysages dans cette région
A proximité de Vaala
Nous arrivons ensuite sur le grand lac, mais c’est un peu comme la mer : on le longe mais on ne le voit presque pas. On trouve quand même un Laavu au bord et nous y arrêtons. Antoine profite d’un vent léger pour tenter de faire du gonflage = travail au sol. Le vent sera trop léger pour bien gonfler, mais au moins la voile aura pris un peu l’air.
En effet, on a besoins au minimum d’une colline ou dune pour voler. Ainsi la Finlande n’est pas le meilleur pays pour pratiquer !
Premier jour de l’été, nous sommes attentifs au ciel car nous savons que l’orage va péter dans la journée. En voulant éviter les grosses routes, nous retrouvons quelques pistes :
Nous nous arrêtons dans un abri en prévision.. rien. Nous décidons de repartir se disant que ça tiendrait peut être : loupé.
Nous essuyons une première averse, faisons demi tour et repassons devant une maison habitée. Nous demandons si nous pouvons nous abriter sous leur terrasse le temps de l’orage, ils acceptent et nous proposent même de venir manger avec eux !
Il s’agit de 3 sœurs et l’un des maris, se retrouvant pour « mid summer », jour férié dans les pays scandinaves pour le jour le plus long de l’année !
Entre deux orages nous repartons, et trouvons un nouveau spot sur une plage de la commune de Salahmi, où nous profitons d’une eau à 20 degrés pour prendre notre 1er vrai bain ! Nous ne profiterons pas plus de l’exterieur avec la horde de moustique présente. A l’heure d’écrire ces lignes, nous mangeons notre 1er repas froid du voyage, un soir, car nous n’avons pas envie de lutter avec eux en attendant que les pâtes cuisent! 🙂
bon courage et bonne route
Sympa ce petit récit. Bisous. Papa