Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver : Du 5 au 16 décembre (Vientiane > Aranyaprathet)

Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver : Du 5 au 16 décembre (Vientiane > Aranyaprathet)

17 décembre 2019 2 Par L'Envol à Vélo


Bon oui on est en hiver même si c’est difficile à imaginer avec ces températures. Ainsi sur cette partie nous chérissons ce vent qui nous rafraîchira mais aussi qui nous poussera dans le dos tout du long et qui se calmera au bon moment pour que nous puissions voler en parapente. Merci Eole 😘

Nous commençons pourtant avec un vent de face pour aller rejoindre la frontière, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Vientiane.

Merci !



Ça sera une frontière facile (pas de visa à prendre), mais particulière : Nous sortons du Laos côté droit pour arriver en Thaïlande côté gauche ! Nous changeons nos rétros de positions et nous nous préparons à ce changement majeur.

Friendship Bridge sur le Mékong

Premières rencontres


Pour nos premiers tours de roue de ce côté de la route, nous serons bien accompagnés. Nous croisons 7 cyclistes thaïlandais à la frontière côté Laos qui s’empressent de venir nous saluer.
Nous les attendons de l’autre côté et comme nous allons dans la même direction et à la même ville, ils nous proposent de nous joindre à eux.



Nous voilà donc en bonne compagnie pour avaler rapidement les kilomètres sur la route principale : c’est plat et le vent est avec nous, ça fait du bien d’avancer !!

On se cale sur leur rythme qui est un peu plus soutenu que le nôtre (mais ils sont plus légers hein!). A midi, toute la troupe s’arrête dans un restaurant pour faire une pause méritée. Ils nous invitent à nous joindre à eux et nous offrent généreusement notre premier repas thaïlandais.

Belle tablée de cyclos


Arrivés proche de la ville, l’un des membres du groupe nous invite chez lui, proposition que nous ne déclinons pas 😁. Sur les kilomètres qui suivent le groupe se sépare petit à petit et chacun rentre chez lui. Nous suivons notre hôte qui nous emmène dans son ancienne maison car il vit maintenant avec sa filles à seulement quelques kilomètres de là. Il nous fait le tour du propriétaire, nous avons une maison pour nous tout seuls où nous pouvons « planter » la tente dans le salon. Oui nous plantons la tente même à l’intérieur, elle nous sert de moustiquaire pour dormir sereinement!

Notre hôte nous quitte rapidement mais nous propose de venir nous chercher en début de soirée pour le repas. Nous avons donc quartier libre pour nous rafraîchir et faire nos emplettes d’arrivée dans un nouveau pays (achat de la carte sim locale et retrait d’argent).

Chatchaval revient nous chercher en vélo. Il nous guide ainsi dans les rues de la ville et nous arrivons à proximité du marché de nuit où nourriture et vêtements se côtoient. Il nous fait découvrir des plats locaux et notamment une soupe de poulet au lait de coco exceptionnelle.. S’en vient en suite une balade digestive au milieu des stands de la fête foraine, dans un calme relatif :


Le lendemain, rendez-vous à 6h30 (outch!) pour un petit déjeuner tous les trois. Avec le rendez-vous matinal, nous partons finalement à notre horaire habituel vers 8h30 après qu’il nous ai offert deux jolis tee shirt d’une course cycliste locale.

A peine 24h en Thaïlande et nous avons été déjà hébergés, invités à 3 repas et nous avons même reçu un cadeau : vivement la suite ! 😊

En route vers le parapente !


Nous prenons la direction de Wat Prong Chang : site de parapente sur lequel on devrait pouvoir voler. Nous prévoyons 3 jours pour y arriver et potentiellement rester un peu sur place pour profiter : depuis le temps qu’on n’a pas volé, ça nous démange un peu.

En route nous croisons nos premiers (très) grand bouddhas :


Nous avions vu sur la carte un grand lac qui nous offrirait sûrement un joli coin de bivouac. Tout le long du lac s’étend un parc national dont l’accès est contrôlé. Nous décidons donc de poser la tente dans le camping officiel du parc pour profiter des sanitaires et du coucher de soleil sur le lac. Bien évidemment l’accès y est payant, mais sans que l’on ne sache vraiment pourquoi, on nous fait une remise de 50%… On ne va pas se gêner alors!

Repas sur la plage face au coucher de soleil
Lac que nous longerons sur 50km
Les routes sont bien colorées ici !

Le lendemain soir nous inaugurons notre premier « vrai » bivouac en Thaïlande, au milieu des champs de canne à sucre et de quelques rizières qui composent le paysage maintenant.

7 décembre

Sur notre route nous nous arrêtons dans des temples qui sont tous plus beaux les uns que les autres. Lors de la visite de temples, de petits panneaux, similaires au Laos, nous demandent de nous couvrir les jambes pour visiter ces lieux de cultes vivants, ce qui explique la tenue sexy de Noemi.


Wat Prong Chang

Après quelques déboires de chambres à air (crevaisons pour Noëmi au réveil et 20km plus loin pour Antoine…), nous arrivons enfin à Wat Prong Chang.
Nous tombons immédiatement sous le charme de ce lieu magnifique.

Décollage parapente, dans l’enceinte du temple


Le site de décollage est au sein même du temple, nous demandons donc l’accord aux moines présents de pouvoir camper. Même si nos contacts nous avaient certifié que cela ne posait aucun problèmes, question de politesse! Nous recevons alors un accueil 5 étoiles : nous avons accès aux sanitaires, un grand espace couvert rien que pour nous avec électricité et eau courante. Ils vont même jusqu’à nous fournir une bouilloire et du café. Nous voilà donc en conditions optimales pour passer un très bon moment de parapente.


Le vent diminue suffisamment en fin de journée pour qu’Antoine se lance pour son premier vol. Il fera le retour à pied de nuit, petite aventure dans la grande… Ce soir lorsqu’on se couche, nous avons le sentiment de mériter notre repos du guerrier!

Départ imminent sous l’œil de Bouddha


Devant une vue si belle, nous ne résistons pas à à nous lever un peu plus tôt pour pouvoir assister au lever du soleil, droit devant nous. Ainsi, à 6h nous attendons l’arrivée du disque orange, café chaud à la main.


Au moment où nous commencions à préparer notre petit déjeuner, un moine vient nous voir et nous propose de nous joindre à eux pour le petit déjeuner. Nous acceptons et avons la chance d’assister à la cérémonie du petit déjeuner. Les moines n’ont pas le droit d’acheter de nourriture, ainsi, ils ne subviennent à leurs besoins que par les dons des croyants. Ceux-ci déposent leurs offrandes face aux moines et s’installent ensuite face à eux assis sur des nattes. Heureusement nous avions pris des bananes, que nous leur offrons. Puis les moines bénissent l’ensemble des offrandes, petits plats préparés, fruits, eau et se servent à hauteur de leurs besoins. Une fois que les moines ont mangés (face à nous.. instant étrange), les fidèles reprennent ce que les moines n’ont pas pris et prennent leur petit déjeuner ensemble, petit déjeuner où nous sommes conviés. Instant magique où tout se joue dans les regards, les sourires et la bienveillance des ces femmes avec qui nous prenons notre petit déjeuner.


Nous voilà déjà sur un petit nuage et prolongeons cette journée qui a très bien commencée par un vol chacun en milieu de matinée. Tout se déroule sans aucun soucis et nous avons un grand plaisir à retrouver cette sensation ensemble.

Déco de Nono


Pour remonter, nous prenons la route d’Antoine de la veille, mais cette fois-ci sous le soleil et tout les deux, ce qui est quand même plus sympathique! Nous rejoignons notre campement en début d’après midi et profitons de ce moment de répit au calme pour réparer nos chambres à airs et mettre à jours nos stats en vue du J300!

Des ptits trous des ptits trous toujours des ptits trous…


En fin de journée, pendant que nous préparions notre repas du soir, nous sommes rejoints par Kay, une parapentiste locale.
Nous comprenons rapidement qu’elle était au courant de notre présence et nous a compté dans son repas du soir. Qu’à cela ne tienne, nous mangeons deux fois ^^. Nous passons une bonne soirée en sa compagnie, elle parle un peu anglais et google traduction fait le reste. Elle nous explique que ce lieu n’est ouvert que depuis 2 ans, elle aime la photo et s’est donnée comme mission de faire les photos pour faire connaitre ce lieu qu’elle aime tant. Elle ne vole que depuis peu mais fait déjà beaucoup pour le développement du parapente localement.

Ainsi, nous sommes trois parapentistes le lendemain matin. Le soleil nous fait le plaisir de nous offrir de nouveaux de très belles couleurs et Kay entraîne Noëmi dans une séance photo du matin. Ce matin, les conditions semblent encore plus calmes que la veille.


Kay, qui semblait inquiète hier soir, ose alors se lancer lorsque nous lui assurons que nous l’aiderons pour le décollage. Ce n’est qu’après que nous apprenons que ce n’est que sont 9ème vol, et premier de l’année, on comprend mieux son inquiétude initiale! Son vol se passe sans soucis et elle est ravie d’avoir volé ! Antoine et un second parapentiste qui nous a rejoint ce matin la suivent de près.

Et c’est reparti !


Les pilotes locaux ont pour habitude de faire appel à un service de taxi pour remonter au déco. Nous n’en avons pas eu besoin puisque notre matériel est léger mais avec un matériel classique, on comprend que notre rando de 2h pour remonter n’emballe pas grand monde!
Antoine profite donc de la course, après que ce taxi ne se soit bloqué dans une rigole et qu’il faille l’aide de paysans passant dans le coin pour l’en sortir 😆


Chayapum et Kay

Au fil des conversations, nous découvrons que Kay habite sur notre route à distance d’une petite journée, le courant passant bien, nous lui demandons si nous pouvons venir camper dans son jardin, ce qu’elle accepte avec grand plaisir! Elle nous propose même de nous alléger et de prendre nos sacoches. Nous partons donc pour les 45km les plus faciles de notre périple :


Nous la rejoignons après quelques courses faites en ville.
Elle nous invite à prendre un jour de repos chez elle ce que nous acceptons avec plaisir tellement nous nous y sentons bien. Et heureusement, car nous découvrons que nos pneus sont de nouveaux à plats… Nous avons du rouler sur une branche recouverte d’épines vu le nombre d’entre elles que nous trouvons logées dans nos pneus! Nous aurons besoin de 10 patchs pour réparer 3 chambres à air…

Kay nous emmène en ville les deux soirs, où nous retrouvons son amie Pao qui parle couramment anglais, facilitant ainsi les échanges. Ensemble elles nous font découvrir le marché nocturne, le Pad Thaï, le barbecue version Thaïlandaise (plat hivernal…), des desserts imprononçables : elles se sont passées le mots pour que nous reprenions quelques uns des kilos perdus avant de repartir!


Nous profitons même d’un bon accès à internet pour prendre nos billets d’avion pour la suite du voyage. Cette pause nous permet de mettre à plat les 3 futurs mois, ce qui est confortable pour le mental.

Enfin, elle offrira à Noëmi un tee shirt cycliste local (notre 3ème du coup), arborée fièrement pour le passage des 13 000 km, quelques jours après :


Bivouac en temple

Nous avions eu des retours de voyageurs disant qu’il était facile de demander l’hospitalité dans les temples. Après cet accueil 5 étoiles à Wat Prong Chang on décide de tenter notre chance les deux soirs suivants notre départ de Chayapum. Les deux fois nous rencontrons un franc succès! Nous sommes même déconcertés par la facilité de la démarche.

Nous rentrons avec nos vélos dans l’enceinte du temple, et avons simplement à faire le signe de dormir pour que les moines comprennent notre requête.
Les deux fois, nous sommes accompagnés vers le lieu où les voyageurs comme nous peuvent dormir. Les deux fois nous avons pu prendre une douche et ils nous ont offert de l’eau potable.


La Thaïlande, c’est bon pour le moral !


En quelques jours, nous avons été hébergés deux fois chez l’habitant (c’est enfin autorisé, contrairement au Laos, Chine ou Vietnam), nous avons pu communiquer un minimum avec les locaux car ils parlent plus anglais que leurs voisins du nord, nous avons pu revoler en parapente, nous roulons sur du plat avec le vent dans le dos et enfin nous pouvons camper dans n’importe quel temple : la Thaïlande c’est facile et ça fait du bien à tous les niveaux !

De plus c’est un peuple qui semble calme et posé. Nous recevons beaucoup de pouces en l’air. Leur attitude envers nous se positionne pile entre curiosité et retenue. Ainsi, certains nous posent des questions (en Anglais! Bonheur!) mais ne sont pas insistants ce qui est très appréciable. La juste mesure des choses!

Nous sommes quand même un peu surpris et ne savons pas vraiment comment réagir lorsque, arrêtés à un feu, la vitre de la voiture à côté d’Antoine s’ouvre et le passager nous tend un billet de 100 bats. Nous pouvons offenser la personne en refusant, mais cela nous semble complètement hallucinant de recevoir de l’argent pour… faire du vélo en Thaïlande? Nous décidons alors d’utiliser ces 100 bats pour nous offrir une visite supplémentaire dans un temple de la région qui nous donnera un avant goût avant notre arrivée à Angkor.

Phi Mai

Ayant pris un peu de retard sur le « plan » pour arriver à l’heure pour les retrouvailles avec les parents d’Antoine à Sieam Rep (Nous irons en bus depuis la frontière Thaï, et nos vélos resteront chez une Warmshower), il nous faut avancer.

Comme dit précédemment, avec du plat et du vent de dos, c’est tout de suite plus simple. Nous avons aussi la chance de vivre une « vague de froid » ces quelques jours : les locaux sont frigorifiés et nous demandent souvent si nous n’avons pas trop froid… A 15° la nuit et 25 – 30 la journée, au contraire, nous on se régale!
Tout cela nous permet de réaliser 360km en 4 jours et de prendre malgré tout le temps de quelques visites de sites historiques que nous plaçons sur notre route.

Tout d’abord nous visitons le site de Phi Mai, notre premier temple Khmer (enfin, ses ruines). C’est l’un des plus important temple Khmer en Thaïlande (Angkor se situant au Cambodge). Ainsi nous nous familiarisons avec l’architecture de ces temples qui nous sont inconnus.



Prasat Phanom Rung

Ce deuxième temple Khmer reprend la même architecture que Phi Mai à la particularité d’avoir mieux résisté au temps. Ainsi nous pouvons y voir plus de bas reliefs. Nous sommes aussi impressionnés par ses dimensions et son allée pavée de pierre volcaniques puisque celui-ci est perché au sommet d’un ancien volcan.

Nous y arrivons un samedi matin et ne retrouvons pas la même quiétude que pour la visite du temple Phi Mai.

Wat Khao Angkhan


Cette fois-ci nous ne sommes pas face à un temple Khmer, mais à un temple bouddhiste. Celui-ci se trouve sur la deuxième seule colline présente à l’horizon avec Prasat Phanom Rung, décidément on se lasse déjà du plat!
Nous sommes accueillis par un immense Bouddha couché. Ce temple est impressionnant car c’est le premier édifice couleur brique que nous croisons alors que le sol que nous foulons depuis quelques jours est rouge. Pas de doutes, les matériaux utilisés sont locaux! Ses origines dateraient du 8ème ou 9ème siècle. L’ensemble des bâtiments serait un regroupement de pleins d’architectures différentes, ainsi le temple a évolué en fonction des siècles. Nous sommes surpris de découvrir des fresques peintes représentant la vie de Bouddha avec explications en anglais dans le bâtiment principal!


Fin du vélo pour 2019 (ou presque).

Après un dernier bivouac en forêt nous arrivons chez Di où nous passerons deux nuits avant de rejoindre les parents d’Antoine à Siem Reap, en bus !

Nous laisserons nos vélos chez notre hôte durant 5 jours et nous les récupérerons pour repartir pour 3 jours de vélos juste avant Noël en direction du parc national de Khao Yai pour y passer Noël puis de Bangkok pour le réveillon.

Cela peut paraître étrange pour certains, mais on est contents, on est en vacances pour quelques jours! 😀