Derniers cols en pleine quiétude laotienne : Du 18 novembre au 4 décembre (Dien Bien Phu > Vientiane)

Derniers cols en pleine quiétude laotienne : Du 18 novembre au 4 décembre (Dien Bien Phu > Vientiane)

4 décembre 2019 5 Par L'Envol à Vélo

Nouvelle frontière et passage au Laos après un 1er col

Nous passerons donc une nouvelle frontière 10 jours seulement après la dernière, entre la Chine et le Vietnam. Cela nous semble bien rapide après avoir traversé de grands pays où nous sommes restés entre un et deux mois !
Mais de toute manière, avec l’exemption de visa au Vietnam, notre séjour était limité à 14 jours.

Avant de partir de Dien Bien Phu, nous faisons du change pour obtenir les 60 dollars nécessaires au passage de la frontière laotienne, pour obtenir notre visa à l’arrivée.
Une fois les sous en poche et de la nourriture pour les prochains jours dans les sacoches nous voici partis pour le 1er des 4 cols qui nous attendent au Laos. Ce seront les derniers de l’année car nous retrouverons du plat en Thaïlande où nous passerons plus d’un mois… Après 3 mois de montagnes nous avons hâte !

En haut de cette 1ère montée nous quittons facilement le Vietnam. Nous changeons nos derniers dongs en kips et nous roulons ensuite environ 5 km dans une zone pas trop bien définie, avant d’arriver au poste frontière laotien.

Arrivée au Laos !
Remplissage des formulaires

Tout se passe mieux qu’espéré : nous sommes seuls et la démarche est simple et bien organisée : nous remplissons un formulaire, le visa est collé sur le passeport, tamponné, reste plus qu’à payer !

Et c’est là où les choses se compliquent.. Sur les 60 dollars que l’on a, ils refusent nos deux billets de 20 car ils sont tâchés… On leur fait comprendre que c’est tout ce qu’on a, beaucoup d’aller-retour se font derrière les guichets pour au final revenir à la même conclusion : ils n’accepteront pas ces billets…

Bon on fait quoi du coup ?

Nous réussissons à changer l’un des deux billets à un magasin qui se trouve à côté, le deuxième étant trop marqué ils n’en veulent pas non plus.

Nous avions juste ce qu’il faut en monnaie locale pour compléter et atteindre l’équivalent de 64 dollars (60 pour les visas + 4 pour des taxes dont on avait connaissance) : ouf, on peut passer !

Nous découvrons nos premiers paysages laotiens en descente et nous trouvons notre 1er bivouac, au milieu d’arbres à caoutchouc et de belles araignées !

Premiers paysages du Laos, au col/frontière
Récolte de la sève pour le caoutchouc


Col numéro 2

Celui-ci est plutôt gentil : que 550m de D+ avec des pourcentages corrects. Il fait toujours très beau et les paysages sont très agréables. Nous découvrons nos premiers villages qui sont composés de pas mal de maisons en bambous, qui se fondent particulièrement bien dans le paysage luxuriant.
Comme au Vietnam, poules, coqs et chiens sont présents un peu partout !

Ah de l’ombre !


Après la descente, nous arrivons à Muang Khua qui se trouve dans un environnement superbe. Il y a notamment une jolie passerelle suspendue sur la rivière Nam Ou que l’on avait rejoint quelques kilomètres auparavant. Cette rivière va se jeter de le Mékong à… Luang Prabang ! Si seulement on savait construire un radeau en bambou…


Il était possible de faire une partie de cette rivière en bateau mais cela semblait cher et pas forcément envisageable avec les vélos. Bref on a pas vraiment creusé plus loin : nous aurions peut être dû !


Col numéro 3 et traversée de la « jungle »


En effet, nous savions que le col qui nous attendait était ardu : 1000m de D+ à faire en 11km, mais nous espérions que la route soit goudronnée !

KM0 .. ça promet !

Nous décidons d’y aller quand même, nous faisant gagner 100 km par rapport à la route principale, qui elle aussi passe par quelques cols.

Notre appli ne nous avait pas menti sur les pourcentages et nous poussons sur la majorité de la montée. Nous avions attaqué en fin d’après midi et un local, autant impressionné qu’amusé de nous voir pousser, nous indique un abri à côté duquel nous pouvons planter la tente. Nous y trouvons une vue fantastique sur le coucher de soleil.

Abri grand confort pour cuisiner ! Utilisé habituellement entre deux récoltes


On repart pleins d’énergie le lendemain, contents d’avoir presque fait la moitié du col la veille.
Nous continuons à pas mal pousser mais nous avons quelques passages roulants également, renforçant notre confiance pour la suite.

De plus nous suivons la ligne de crête, donc nous avons souvent une vue magnifique des deux côtés de la colline.
Nous traversons quelques villages, où le temps semble s’être arrêté. Quelques personnes sont présentes et nous sommes accueillis par de grands sourires.


Quelques centaines de coup de pédales plus loin, ça y est, enfin, nous arrivons enfin en haut du col ! Il nous reste 60 km à parcourir sur de la piste, mais bon facile, c’est de la descente ! 😎

Vraiment ?

Jour un peu nuageux : on va pas s’en plaindre !


Ces 60 kms s’avèrent plus compliqués que la montée du col.. On est bloqués à 8km/h dans les descentes à plus de 10% sur un chemin défoncé, on a l’impression de monter autant qu’on ne descend et sommes encore obligés de pousser nos vélos par moment. Le pire étant que nous ne nous y étions pas préparés, contrairement à la veille, ce qui est un coup dur pour le moral…

On retrouve du rouge, orange, jaune dans la terre, qui colore notre chemin
Cul de sac, demi tour !
Au milieu de nulle part..
Nous aurons le droit à quelques ponts en bambou


On finit la journée exténués avec seulement 35 km de parcourus sur les 60 que nous pensions faire…

Au moins, nous avons visité un Laos bien reculé, ce qui reste une belle découverte avec de belles maisons traditionnelles en bambou et beaucoup de regards interloqués et interrogateurs de la part des locaux.

Bien fatigués, nous trouvons un coin de bivouac discret avec de l’herbe sur laquelle nous nous installons avec plaisir, un joli petit coin douillet! Nous pensions dormir tranquillement jusqu’à ce que l’on reçoive une visite pas très agréable.

« Les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussiiiii »

A 22h, alors que nous avons commencé notre nuit, nous entendons un bruit étrange quand on touche à la toile de tente, mais rien de visible depuis l’ouverture.. Le bruit faisant penser à un frottement régulier sur la tente, on a un peu peur d’avoir affaire à un serpent, alors nous attendons un peu voir si le bruit s’atténue ou non..

Le bruit persiste, mais nous ne voyons toujours rien lorsque l’on regarde par la petite ouverture. Noëmi finit par regarder de son côté et découvre que ses affaires sont recouvertes d’insectes qu’on identifie rapidement.. des termites !!

Ni une ni deux, on sort vite de la tente, virons toutes ces bébêtes en secouant tout et nous décalons d’une vingtaine de mètres pour s’éloigner de cette zone, et nous constatons les 1er dégâts. Les chaussures et sacoches de Noëmi ont été nettoyées comme il faut mais sans traverser les tissus, au contraire de la chambre de la tente qui a été bouffée comme il faut et qui présente quelques petits trous… On réglera ça plus tard !

Bon appétit !

Nous finissons notre nuit sans encombre et finissons le lendemain notre « traversée de la jungle » sur une route un peu plus plate et moins chaotique, ce qui nous permet de rallier l’asphalte en milieu de journée.

Enfin… on commence quand même la journée par un passage à gué :

Au bon souvenir de la Mongolie…


Avec l’asphalte nous retrouvons avec plaisir une route qui s’aplanie. On ne met pas longtemps à trouver un coin de bivouac très joli, le long de l’eau.

Le lendemain matin nous avons une nouvelle surprise : des fourmis sont rentrées dans la tente, agrandissant les trous des termites pour venir manger nos biscuits !

Bref, il est temps pour nous qu’on se repose et on est pressés d’arriver à Luang Prabang. On trace sur les 80km de plat qui nous séparent de la ville où l’on arrive à 14h.

Bon on a quand même un mini col qui vaut le coup !


Luang Prabang

La réparation de notre tente est notre première « mission » une fois arrivés à la ville les petits trous des termites étant maintenant de vrais trous grâce aux fourmis..

Une fois les réparations faites, nous pouvons alors partir à la conquête de cette ville.

Opération scotch à l’intérieur et colle pour réimperméabiliser à l’extérieur!


Luang Prabang est l’ancienne capitale du Laos. C’est un haut lieu culturel pour le pays, car la résidence royale y a été établie à l’époque et de nombreux temples toujours actifs y ont été construits.

La culture Française (et les touristes Français) est très présente dans cette ville. Nous nous régalons de viennoiseries faites sur place, de pain délicieux et de fromage importés. Certaines cartes de restaurants sont même écrites en Français! Nous avons le sentiment de faire un petit saut en France sans avoir eu besoin de prendre l’avion.

Nous avons pris plaisir à nous perdre dans les petites rues de l’ancienne ville. Nous y croisons des temples tous les 100m, la grande majorité étant en accès libre. L’architecture de la ville est un mélange très réussi de vielles maisons traditionnelles faites de bois et de bambou avec des maisons plus « modernes » de style colonial. La végétation est présente partout ce qui permet de trouver très facilement de l’ombre sous ce soleil de plomb. Nous avons pu avoir une belle vue sur cette partie de la ville en grimpant au mont Phou Si, colline faisant la jonction entre la nouvelle et la vieille ville. De nombreux bouddha et statues y sont présentes.


Luang Prabang est située à la confluence du Mekong et de la rivière Nam Khan. En saison sèche, deux ponts en bambou sont construits sur cette dernière pour relier plus facilement le village de XangKong, un village où sont regroupés des ateliers d’artisanat de tissage et fabrication de papier.


Tous les soirs, la vieille ville s’anime au coucher du soleil avec l’installation d’un marché de l’artisanat dans la rue principale. L’occasion de retrouver les objets fabriqués par les nombreux ateliers du village XangKong mais aussi beaucoup d’autres objets en bambou, des vêtements traditionnels (ou pas). Cela crée une belle agitation pleine de vie et de couleurs.


En parallèle de ce fourmillement de touristes et de locaux se tient le « chanting ». Prière du soir des moines bouddhistes, faite au moment du coucher du soleil. Un moment hors temps, loin de l’agitation de la rue pourtant située à seulement quelques mètres du temple. Nous y vivons un moment privilégié en étant les seuls touristes présents. Une petite heure de paix intérieure.


Notre dernière exploration s’est placée à l’extérieur de la ville située à environ 30 bornes : les cascades de Kuang Si. Successions de cascades limpides (à cette saison) et de bassins turquoises dans lesquels nous pouvons nous baigner et profitons d’une « fish pedicure » grâce à la vie très présente.

Nous pensions passer 2 jours à Luang Prabang, mais la quiétude du lieu et notre état de fatigue générale aussi nous ont décidé à y rester une semaine complète (après un faux départ). Décision que nous n’avons pas regrettée en remontant sur nos vélos en direction du dernier col !

4ème et dernier col… finish en beauté

Nous grimpons tranquillement et arrivons au pied de ce col pour notre bivouac du soir.

Faux plat montant au programme de la journée


Nous serons juste au dessus d’une vallée remplie de champs qui sera un peu agitée durant la nuit.. En effet quelques lampes torches sillonnent les alentours à la recherche d’animaux vraisemblablement. Quelques coups de fusils au loin et on se rendort tranquillement.

Ce n’est pas la 1ère fois qu’on entend des chasses de nuit, probablement du braconnage, malheureusement.

Nous nous réveillons tôt et attaquerons le col à la fraîche avec les 1600m de D+ qui nous attendent.

Départ pour le dernier cooooooool !


Nous aurons le droit pour une mise en jambes à un « mur » : 12km à 10% de moyenne.. Ça réveille !


Nous le passons tant bien que mal, en prenant notre temps, multipliant les pauses et se mettant en mode « ski de rando » pour certains passages :


Une petite descente et nous attaquons à nouveau des pourcentages à 15 – 20.


Ce col sera simplement le plus compliqué qu’on aura eu à passer sur la durée de notre voyage (sans compter les cols non asphaltés qui sont hors catégorie).

Vue depuis le haut! Maintenant, ça descend !



Après la descentes, encore quelques côtes gentilles nous emmènent juste avant la ville de Kasi, où nous trouvons un lieu au calme et à l’écart pour bivouaquer, près d’un barrage et d’une piste secondaire où nous sommes étonnés de voir autant de monde passer !
Nous ne sommes pas trop cachés pour le coup mais notre présence ne semble gêner personne.

A 19h une nouvelle voiture arrive sur le chemin et laisse ses phares sur notre tente, on entend du monde descendre et s’approcher de nous : « Sabaii Dii, Hello, Police ».

Nous sortons de la tente, dans laquelle on venait de se poser et nous nous retrouvons face à 5 policiers donc certains bien armés et quelques autres personnes. Deux de ces personnes font quelques manips sur le barrage : mauvais endroit au mauvais moment ?
Les policiers nous font comprendre très gentiment que nous ne pouvons pas rester là et qu’il faut aller dans une guesthouse à Kasi. Nous essayons vainement de négocier, sans succès, et remballons la tente et les duvets puis reprenons la route (de nuit, une première !) en ayant repéré un autre coin possible. Mais c’était sans compter sur l’escorte à laquelle on a eu droit !

Les policiers sont restés à quelques mètres derrière nous, pour bien s’assurer qu’on aille jusqu’à la ville, protégeant aussi nos arrières par la même occasion (sympa). Ils nous conduisent jusqu’à la guesthouse où nous payons 5 euros la nuit pour deux : cadeau.

Pas d’amende, pas de demande de passeport.. Nous savions que c’était interdit ici mais nous avons surtout eu l’impression que les policiers l’ont fait pour « notre sécurité ».

Bref, tout fini bien, on profite de la douche et passons une très bonne nuit 😁


Bien qu’on se réveille tôt, ça travaille déjà dur dans les champs de la vallée !

Nos derniers paysages montagneux seront bien agréables avant Vang Vieng.


De nouveaux compagnons !

Nous arrivons à Vang Vieng le lendemain, où nous reprenons une guesthouse pour visiter un peu et pour rejoindre Maxime et Sylvain : deux cyclos français que nous avions croisés à Luang Prabang quelques jours auparavant et avec qui le contact était très bien passé.

Ils sont partis tous deux de France, sont passés notamment par la Turquie, l’Iran et le Tadjikistan avec la fameuse « Pamir Highway ». C’est d’ailleurs ici qu’ils se sont rencontrés et qu’ils ont commencés à rouler ensemble. Ils ont ensuite traversée la Chine et se dirigent ensemble vers Singapour !

Le page de Maxime est ici pour les intéressés :
https://www.facebook.com/Hike-Bike-Max-690036118006872/

Nous nous retrouvons à une jolie terrasse entourée par des montgolfières. Comme ils ont eux aussi prévu de repartir le lendemain, nous décidons de faire ensemble les deux jours de route jusqu’à Vientiane !

Nos chemins se sépareront ensuite car nous irons en Thaïlande pendant qu’eux continuerons vers le sud du Laos et ses 4000 îles.

Sylvain, Maxime et Nono


Cela est très intéressant de partager nos expériences, nos visions du voyage, de comparer notre matos (RIP ta roue arrière Max). Nous avons le même rythme sur le vélo et prenons le leur sur les à côté : ça sera restaurant midi et soir et guesthouse : ils ne bivouaquent plus depuis la Chine, avec les prix bas de l’Asie, et nous prenons goût à ce luxe.

De plus, en dehors des villes touristiques c’est encore plus abordable. Nous remettons un peu notre organisation en question car nous nous en sortons pour 6,5 euros par personnes pour 2 restos et l’hebergement (1,5€ et 2,5€ pour les restaurants et une nuit 2,5€). Au final on se demande si nos sauces et nos pâtes importés hors de prix + le coût du gaz nous coûteraient pas plus cher… Bref, pourquoi se priver ?

Nous arrivons à Vientiane après 2 jours très agréables sur une route qui l’était pas forcément. L’arrivée dans la ville nous rappelle le fourmillement du Vietnam, qui ne nous avait pas manqué !

Nous verrons quand même de nombreux temples bien décorés !
Arrivée dans Vientiane

Nous sommes hébergés à Vientiane par Mair, Marie Do et leurs deux enfants., contactés par warmshower. C’est un couple Franco-Canadien qui vit au Laos depuis 10 ans. Ils nous accueillent dans une maison paradisiaque, qu’ils ont construit sur le modèle de la maison traditionnelle laotienne avec le confort occidental. Nous y faisons un jour de pause pour nous remettre à niveau en lessive et nous reposer un peu avant de passer en Thaïlande.